Le système des "livrées"

Pour bien comprendre le paletot (p.ex.), il convient de comprendre le système des "livrées". Une livrée est quelque chose qui permet d'identifier un combattant, un serviteur etc... Cela a commencé au début du moyen-âge, avec la féodalité (un seigneur portait ses armoiries sur sa cotte d'armes pour être identifié en duel, en combat, ou lorsqu'il exerçait son autorité, sa justice etc). Puis ses "suivants" (serviteurs, combattants à ses ordres, pages etc) ont aussi commencé à porter les couleurs de leur seigneur, pour être identifiés comme dépendant de lui seul.
Le système de "livrées" s'est donc diversifié. La cotte d'arme à évolué avec la mode (pour devenir le paletot au XVe). Les écharpes indiquant un ordre religieux (saint Michel en France par exemple), ou une appartenance à un corps d'armée, une guilde etc, sont apparues. Les enseignes en étain, argent, or (selon la classe sociale) représentant l'emblème du seigneur (le cerf du roi d’Angleterre, la croix de saint André de bourgogne, par exemples) ont joué le même rôle. Le terme "livrée" recouvrait tous ces aspects.

En bataille, les cottes d'armes se sont multipliées pour devenir un "patchwork de couleurs" (troupes françaises à Azincourt par exemple). Il y a eu un premier changement (recoordination) du système de livrées "militaires" avec les ordres soldats (templiers, hospitaliers), qui au XIIIe ont tous portés la croix latine sur leurs tenues. Système qui a été repris lors de la guerre de 100 ans par l'armée anglaise :
- Livrée (manteau et chaperon) vert et blanc (vert à droite) pour les troupes du Prince Noir après la prise de Calais et pour l'invasion du sud de la France.
- Croix latine rouge sur fond blanc (symboles de Saint Georges), pour les troupes anglaises en général, par la suite.
Ce système fut ensuite également repris par l'armée française (croix latine blanche sur fond bleu) et la Bourgogne (croix de saint André rouge). Ce fut l'apparition du concept de nations (au-delà des concepts de chrétienté et de féodalisme). Sans être un système « d’uniformes » (dont le concept tel que nous l’entendons actuellement ne viendra qu’à partir de l’époque napoléonienne), c’est donc au XVe siècle un système d’identification commune qui se met en place. Pour autant, même si « chacun portait un paletot de même couleurs et de même symbolique », il y avait des différences (légères variantes de couleur des tissus, légère variantes de coupe, variante de qualité et épaisseur de tissus, largeur de croix etc). Tout simplement parce que ces livrées n’étaient pas faites à la chaine en commandes massives, mais au cas par cas (et par des artisans différents).
Les troupes permanentes du 15eme portaient donc des "livrées" aux couleurs de leur seigneur/armée ou de leur ville (Ceci n'est évidemment pas valable pour les mercenaires, ou milices temporaires). Il en va de même des Guildes d'archers des villes (ce que nous représentons), qui portaient soit les couleurs de leur ville, soit celles du Duc de Bourgogne selon l'occasion.



Les livrées des guildes de tir des villes

Nous avons de nombreuses sources écrites (comptes financiers des villes, registres des guildes…) prouvant que les villes offraient chaque année du tissu aux guildes et Serments (souvent à l’occasion du tir du roy), tissu destiné à « l’uniforme » des membres. Donc du tissu aux couleurs de la ville. Les membres des guildes étaient des représentants officiels et honorables de leur ville (point de vue sécurité, représentation lors des tournois dans d’autres villes, escortes de dignitaires…), ils devaient donc être identifiés clairement. Pour autant, les villes n’offraient pas chaque année assez de tissu pour couvrir l’ensemble des membres. C’était donc destiné aux nouveaux membres et au renouvellement des tenues trop endommagées.

En quoi consistaient ces « uniformes », ou ces « livrées » ? On peut principalement considérer 3 aspects : paletots, manteaux ou chaperons.
- Le paletot était bien évidemment le système le plus répandu. Monochrome ou bicolore. Portant un meuble (emblème de la ville), un symbole bourguignon / d’archerie, ou un anagramme gothique (initiales en lettre gothiques entremêlées soit du nom de la ville, soit du nom du capitaine ou du seigneur local). Ce paletot pouvait changer selon les circonstances (3 exemples à la même période pour Bruges : un classique aux couleurs de la ville + anagramme, un aux couleurs de la ville + croix de bourgogne blanche pour accueillir et escorter le Duc en visite officielle, un aux couleurs de Bourgogne pour rejoindre l’armée ducale). On a aussi des exemples (en France) d’un changement de commandant des troupes qui a exigé que les villes fassent refaire à leurs frais l’ensemble des paletots selon ses propres désirs (avec son propre emblème), ce qui n’a pas plu aux ville évidemment.
- Les manteaux étaient également un système prisé et dont nous avons des enluminures. Ces manteaux pouvaient être bicolores (toujours aux couleurs de la ville uniquement), ou unicolore. Et ils pouvaient porter, brodés sur les manches, les emblèmes de la guilde. (voir plus bas)
- Une guilde (de Bruxelles) a édité dans son règlement que ses membres devaient « porter l’uniforme » (non détaillé, mais comprenez très probablement le paletot ou la veste), et que les membres « adhérents » (qui soutenaient la guilde par plaisir, sans être tireurs ou en faire vraiment partie) « ne pouvaient porter l’uniforme mais pouvaient porter le chaperon ». On peut donc en déduire que la guilde avait également un chaperon de couleur(s ?) spécifique.




Le paletot

Le paletot est un survêtement (homme) qui se porte par dessus le doublet, le doublet armant, ou autre protection de torse. Il ne se porte donc ni sur une chemise, ni sur une robe. Il permet notre identification, soit à la compagnie (paletot noir/rouge à chevron blanc), soit à la Bourgogne (couleurs des archers de Charles le Téméraire, blanc/bleu à croix rouge).
Pour participer à un spectacle, et être identifié comme faisant partie de notre compagnie, il est nécessaire d'avoir un paletot de compagnie par dessus sa tenue de bataille. Le paletot de Bourgogne est optionnel et ne sera arboré que lors de certains camps bourguignons.
Le schéma de couleurs est précis, de même que le patron sur lequel se baser pour créer son paletot. Ces informations sont disponibles dans le Guide des Costumes.



Optionnel : les Petites Couleurs et les coiffes en campement

Il y a encore deux possibilités de porter les Couleurs de Compagnie, laissées au goût de tout un chacun. Les Petites Couleurs consistent en un petit ruban à pendre à la ceinture en tenue de reconstitution. C’est un moyen efficace et discret de toujours s’identifier à la Compagnie. Ces rubans peuvent être faits par chacun ou achetés auprès du CA.
Il est également possible de porter les couleurs de compagnie en tenue historique en adaptant le rouge et le noir sur sa coiffe. Il est cependant demandé que cela soit fait intelligemment, selon les modèles d’époque :
- Sur la gonelle (pour les femmes) : une couleur à l’extérieur, et une couleur pour la doublure (qui sera donc visible au repli autour du visage).
- Sur le chaperon (pour les hommes) : pour le modèle « capuche » du chaperon, il sera mi-parti, donc d’une couleur côté droit, et une autre couleur côté gauche. Il n’y avait pas de doublure (colorée ou non) sur cet équipement.
- Sur la barrette (pour les hommes) : comme pour la gonelle, une couleur à l’extérieur et une couleur au revers.
Quelle couleur sera (ici) à gauche, à droite etc, est laissée à l’appréciation de chacun. Il s’agit ici d’un système commun, et non d’un uniforme.
De même, l’utilisation du port des Couleurs via la coiffe, via les Petites Couleurs, ou les deux, est laissé à l’appréciation de chacun. Il est cependant recommandé à chacun de pouvoir être identifié comme faisant partie de notre Compagnie. Pour plus d'information sur le port des couleurs sur les coiffes, reportez-vous au Guide des Costumes.



Optionnel : la veste de guilde

On parle ici en réalité des "robes" pour hommes, soit le survêtement long, pas du doublet ou du gilet qui tient les chausses. Les vestes (ou robes donc) pouvaient servir a indiquer une appartenance à un groupe, de deux manières. Soit par un schéma bicolore, soir par des broderies, soit par les deux.
Basiquement, elles ne sont pas requises aux couleurs de compagnie, le choix est laissé à chacun. Mais si vous décidez de les porter en bicolore, elles doivent avoir une signification "de livrée". Cela ne peut donc pas se faire n’importe comment, comme le paletot, ce sera rouge (gauche) / noir (droite).
La veste peut également être d’une couleur unie libre, et être brodée aux manches aux symboles de guilde (cfr guide des costumes, lien en bas de page).

Pour les femmes, nous n’avons pas d’indications (à ce jour, les recherches continuent) d’éléments (broderies etc) indicatifs de guilde sur les robes ou sur-robes. Vous pouvez choisir de porter une robe aux couleurs de compagnie (robe monochrome, manches additionnelles d’une autre couleur), mais ce n’est pas une habitude à avoir. La diversité de couleurs est plus à préférer pour les robes ( !!!). Le plus simple restant de porter les petites couleurs à la ceinture, un étain de cie, ou le saint Sebastian en étain avec les couleurs de compagnie derrière (cfr ci-dessous).



Optionnel : les étains de Compagnie et de Bourgogne

Nous disposons de 3 étains de Compagnie distincts (représentant le blason de compagnie, le château de BLC, et l'étain de cérémonie). Seul l'étain de cérémonie est à usage restreint (il ne peut être porté que par ceux qui ont passé cette cérémonie). Ils permettent de s'identifier discrètement comme appartenant à la compagnie. Il ne s'agit pas ici de "porter les couleurs", mais juste un étain plus discret.
Il y a également (au moins) deux étains existant dans la compagnie et portant la croix de Saint André (de Bourgogne donc), qui peuvent être portés sur les tenues histos, pour revendiquer notre appartenance à la Bourgogne.
Pour ceux qui portent le paletot de Bourgogne, l'enseigne de Saint Sebastien (tel que représenté sur notre étendard) est également disponible. Il est demandé que celle-ci soit portée sur le paletot bourguignon, avec de petits morceaux de tissus noir et rouges (aux couleurs de compagnie), afin que la Compagnie soit toujours revendiquée, même sous l'identité de Bourgogne.
L'enseigne de Saint Sebastien + tissus peut aussi être portée sur d'autres tenues, mais est requise pour le paletot de Bourgogne (celle-ci est offerte par Alchi pour ceux qui se font le paletot bourgui).
Ces étains sont entre autres disponibles chez Alchi, qui les produit.
Pour plus d'information sur le port des enseignes en étain, reportez vous au Guide des Costumes.



Note : Le porte-étendard

Quelle que soit la circonstance (cérémonie, défilé, spectacle…) et quelle que soit l’importance de celle-ci, toute personne qui portera l’étendard ou la bannière de la compagnie, devra toujours porter lui-même les Couleurs de manière visible. (ici l’écharpe sera le plus simple. Pour les hommes, le paletot sera également accepté, ou la brigandine/manteau bicolore)



Guide des Costumes

Infos sur les symboles de guildes et paletots de cie.




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